Les aiguilles d'acupuncture

Anciennement, les acupuncteurs chinois disposaient d'un plus grand arsenal d'aiguilles ou de petits couteaux puisqu'ils devaient régulièrement effectuer de petites chirurgies, ouvrir des abcès, faire des saignées, etc. Un vieux traité de médecine, le Huang Di Nei Jing Su Wen, mentionne neuf aiguilles aux dimensions et longueurs différentes. Parmi celles-ci, l'aiguille Hao Zhen (l'aiguille fine) est l'outil principal des acupuncteurs d'aujourd'hui. Les aiguilles modernes sont très minces : à peine trois fois plus grosses qu'un cheveu et beaucoup plus fines qu'une aiguille de seringue, par exemple.

Les aiguilles peuvent être fabriquées de différents métaux : or, argent, fer, zinc, cuivre, molybdène et cobalt, mais de nos jours, la grande majorité sont faites d'acier inoxydable. Elles sont stériles et à usage unique, ce qui élimine tout risque de transmission de maladie. L'acier inoxydable est idéal pour l'acupuncteur, car c'est un métal résistant et flexible, qui ne rouille pas. Plusieurs aiguilles possèdent un corps en acier inoxydable et un manchon en alliage de cuivre.

 

Insertion et manipulation des aiguilles

Généralement, l'acupuncteur insère les aiguilles à la surface de la peau d'un petit geste vif. Toutefois, pour diminuer, ou même éliminer, toute sensation de douleur, certains acupuncteurs utilisent un mandrin. Il s'agit d'un tube dans lequel le praticien insère l'aiguille, qu'il fait ensuite pénétrer du bout du doigt, avant de retirer le mandrin; le patient ressent alors beaucoup moins la piqûre.

En plus de déterminer quels points doivent être stimulés, l'acupuncteur doit insérer et manipuler l'aiguille de façon très précise. Deux paramètres sont pris en considération au moment de la puncture : l'angle et la profondeur d'insertion. Ils varient en fonction du problème à résoudre, de l'âge, de la constitution et de l'emplacement du point d'acupuncture.

Une fois l'aiguille insérée correctement, l'acupuncteur peut la laisser en place ou la manipuler pour renforcer certains effets thérapeutiques. La manipulation des aiguilles est un art sophistiqué qui exige une grande dextérité.

 

 

Trois techniques de base sont utilisées couramment :

  • Liu Zhen Fa : laisser l'aiguille en place. L'aiguille demeure dans l'épiderme de 10 à 30 minutes selon l'effet recherché.
  • Ti Cha : tirer et enfoncer l'aiguille. Après avoir inséré l'aiguille, l'acupuncteur exécute un petit mouvement de va-et-vient vertical.
  • Nian Zhuan : tourner l'aiguille. Lorsque l'aiguille est à la bonne profondeur, l'acupuncteur la fait rouler par le manchon entre son pouce et son index. S'il veut tonifier le Qi, il effectuera de petits mouvements de rotation de 45o à 90o; s'il désire plutôt disperser le Qi, la rotation sera plus ample, de 180o à 360o.

La manipulation des aiguilles provoque généralement chez le patient la sensation de l'arrivée de l'Énergie ou la sensation du Qi. Ces sensations peuvent prendre plusieurs formes : démangeaison, engourdissement, courbature, sensation d'enflure, pesanteur, resserrement autour de l'aiguille, chaud, froid, tressautement musculaire ou petit choc électrique. Parfois légèrement désagréables, ces sensations sont peu intenses et ne durent habituellement qu'un instant. Elles indiquent souvent que le traitement a atteint son but.

L’animal ne pouvant pas nous dire directement ce qu’il ressent, il est important d’observer attentivement toute réaction, que ce soit de la peau, de la respiration, du battement de cœur ou de comportement de l’animal afin d’adapter la durée et l’effet du traitement.

En général, les patients se sentent détendus après un traitement d'acupuncture.